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des footballeurs en carton !


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Ariza Makukula

Le FC Nantes. Huit titres de Champion de France, cinq Coupes de France, un des plus beaux palmarès du football français. Makélélé, Deschamps, José Touré, Burruchaga, ont notamment portés les couleurs des canaris ; la Jonelière étant une des plus belles pépinières de jeunes talents de l’Hexagone. Mais le FC Nantes, c’est aussi Julio César Caceres, Florin Bratu, Diego Bustos ou encore Makukula. Ariza Makukula s’il vous plaît. Car si le joueur n’a fait qu’un passage-éclair en Loire-Atlantique, il a assurément garder une place toute particulière dans le cœur des plus fidèles ramasseurs de balle de La Beaujoire par ses trajectoires de balles toutes plus farfelues les unes que les autres. Ariza, pour ceux qui l’ignoraient, a un passeport portugais. Non, il ne vient pas du Cap Vert ou du Mozambique comme l’illustre Eusebio, mais du Congo ; il est d’ailleurs né à Kinshasa.



“Avec son équipe de jeunes de Setùbal, Ariza n’a pas encore la grosse panse qu’on lui connaît“

Il est en fait une sorte de croisement entre Francis Obikwelu (qui comme son nom ne l’indique pas défend les couleurs lusitaniennes en tant que sprinteur émérite) et Oceano, le patibulaire milieu de terrain défensif du Portugal des années 1990 de la génération des Figo et autres Rui Costa. Arrivé sur sa terre d’accueil dès son plus jeune âge, Makukula développe rapidement une carrure imposante (même si apparemment il a usé et abusé de la cuisine portugaise) et devient le colosse que l’on connaît aujourd’hui. Une touche d’originalité dans un pays où l’on a l’habitude de former des ailiers vifs, techniques et rapides (cf les mobylettes du Sporting : Cristiano Ronaldo, Nani, Simão, Figo). Face à ces gabarits modestes, Ariza s’impose avec son physique et surtout sa brutalité. C’est ainsi que ce profil atypique pour la Liga portugaise débute à 18 ans dans le modeste club du Vitoria Guimarães. Son expérience est de courte durée mais est suffisante pour convaincre les dirigeants de Salamanque, club de Ligue 2 espagnole, de s’attacher ses services en 2000. Et c’est lors de la saison 2001-2002 qu’Ariza marque les esprits puisqu’il sera l’auteur de 21 réalisations en 39 matches. Une performance qui ne passe pas inaperçue aux yeux des dirigeants nantais, Jean-Luc Gripond en tête : “rendez-vous compte, un des meilleurs buteurs de la L2 Espagnole ! Il va nous en planter au moins 15 cette année“. Il voit en Makukula le digne successeur des Loko et autres Moldovan.

“L’Ariza, si tu crois que ta vie est là…“

Selon Ariza, Nantes doit lui permettre de franchir le palier qui lui manque afin de découvrir la sélection portugaise, plus précisément les A puisqu’il est à l’époque un membre récurrent de l’équipe Espoir (Génération Quaresma, Tiago et Crisitiano Ronaldo). Un recrutement ô combien raté par les canaris (eh oui, c’était déjà le cas à l’époque) puisque le jeune lusitanien atteindra un bilan famélique d’un but en 18 matches, des stats qui rappellent un certain Alioune Touré.

“….Ce n’est pas un problème pour moi…“

Par respect pur lui et sa famille, la rédaction des piedscarrés se devait de vous faire revivre ce but d’anthologie : nous sommes le 11 septembre 2002 (toute coïncidence est purement fortuite). Nantes, avec Ateba, Loïc Paillières ou encore Wilfried Dalmat sur la feuille de match, est mené au score par un surprenant Monaco où Evra et Gallardo peuvent côtoyer des joueurs comme Pierre-Fanfan ou Mazhar. Pour sa première titularisation, Makukula viendra égaliser d’une frappe limpide aux 25 mètres : de belles promesses se disait-on à l’époque côté nantais. Pour l’anecdote, les protégés de la Beaujoire perdront le match 2-1.

“…l’Ariza, je te veux si tu veux de moi…“

Le joueur ne laissera donc pas beaucoup de regrets après son retour en Espagne au Real Valladolid où il est prêté pour une saison. D’autant qu’avec la sélection espoirs portugaise, il participe à l’élimination de la France lors du très controversé huitième de finale qualificatif pour les JO d’Athènes un soir de novembre 2003. Rappelez-vous, ce fameux match où Djibril Cissé se fait expulser pour s'être cru dans Mortal Kombat (à l’époque, il n’avait pas encore les jambes cassées), ce qui lui coûtera une participation à l’Euro 2004. Après des débats houleux sur le terrain et une victoire aux tirs aux buts, Makukula et ses copains ont apparemment fêtés leur victoire en saccageant leur vestiaire. Déclaration de l’intéressé, aucunement honteux : « On assume, mais ce n’est quand même pas un truc scandaleux, juste des débordements ».
Un évènement qui n’ a donc pas ému notre ami qui retrouve d'ailleurs sourire à la même période puisqu’il réussit une assez bonne saison à Valladolid où il inscrit huit buts.

“…Danse avec moi, danse avec moi“

L’année suivante, il débarque même au FC Séville, qui lui fait découvrir la Coupe d’Europe mais une grave blessure l’éloigne des terrains durant la saison entière. De nouveau d’attaque à l’été 2006, il est néanmoins barré par une concurrence forte au sein de l’attaque andalouse : Kanouté, Luis Fabiano, Chevanton…
Un nouveau départ s’imposait et c’est au Nastic Tarragona, actuel dernier de la Liga, qu’Ariza essaie de relancer sa carrière. Malgré des blessures encore récurrentes, le joueur semble s’y plaire et en plus, il a retrouvé une autre ancienne connaissance des supporters nantais, Caceres. Les grands esprits se rencontrent…

Son match parfait

Qualifications pour la Coupe du Monde 2010. Le Portugal rencontre la France à Nantes dans un match qui va s’avérer décisif dans l’obtention du précieux sésame pour le Mondial sud- africain. Mourinho, le sélectionneur lusitanien doit faire face à une pénurie d’attaquants ; on peine en effet à trouver un digne successeur à Pauleta. L’ancien stratège de Chelsea décide donc d’aller chercher à Levante l’imposant Makukula qui sera épaulé en attaque par ses anciens camardes des espoirs Quaresma et Crisitiano Ronaldo. Ariza, tout content de fêter sa première cape en A, qui plus est à La Beaujoire, a l’esprit revanchard. De plus, revoir Domenech et Cissé dans le camp adverse lui procure une joie certaine et lui rappelle des bons souvenirs. Face à des Bleus conquérants, le Portugal répond par la vitesse de ses ailiers. Le match est serré et les duels âpres, notamment celui entre Cissé et Makukula. Et ce qui devait arriver, arriva. Après un énième duel, Cissé tacle le Portugais au niveau de la cuisse gauche. Sanction immédiate, carton rouge délivrée par l’arbitre. Ravi d'avoir obtenu ce qu’il désirait, l’ex-Nantais va se placer dans la surface pour jouer le coup-franc consécutif à cette faute. Tiago le frappe et Makukula vient catapulter le ballon d’une tête magistrale dans les buts de Landreau. Le Portugal s’impose 1-0 et jouera la Coupe du Monde. La France devra passer par les barrages. Petite anecdote ; on retrouvera dans les vestiaires lusitaniens en piteux état une inscription “Cissé, Cissé, on t’en…“.

 

Pedro


02-05-2007


Né le 04-03-1981

Style de jeu
Déménageur