Bienvenue au panthéon
des footballeurs en carton !


  Ligue 1 : 2007 - 2008  
 

Présentation générale


Sur la ligne de départ

Le championnat de France de Ligue 1 (normalement je devrais ajouter "Orange" juste après mais à piedscarres.com, on n'est à la solde de personne) vient de reprendre et le verdict des premiers matchs a déjà été prononcé. Mais on ne le sait que trop : être en tête au mois d'août n'empêche pas d'être relégué à la 38ème journée, d'autant que certaines équipes sont encore en rodage et que le mercato n'est pas terminé.

Comme nous, membres de la team piedscarrés, avons toujours un avis à formuler sur le football sous toutes ses formes, nous allons examiner ici les forces en présence à l'aube de cette saison 2007/2008. Au programme, les plus et les moins de chaque club - par ordre alphabétique, pour ne pas faire de jaloux - leurs gains et leurs pertes, une évaluation notée de leur potentiel et, bien sûr, un petit "who's who?" des pieds carrés en puissance de chaque équipe. Et si vous avez quelque chose à redire, n'hésitez pas à nous mailer !

- AJ Auxerre : Commençons notre tour de la L1 par nos amis bourguignons. A peine l'ombre de Guy Roux partie retrouver le banc de touche à Lens, l'AJA s'est lancée dans quelques petites révolutions (enfin, toutes proportions gardées...), à commencer par l'arrivée d'un Brésilien, Marcos Antonio, premier carioca du club icaunais ! Gage de qualité ? Les plus habitués de nos lecteurs, qui aiment flâner dans la rubrique "Braziliânes" du site savent bien que c'est loin d'être toujours le cas. Celui qui aura la lourde tâche de remplacer le non moins lourd Younès Kaboul, parti à Tottenham, sera entouré d'une équipe où nombre de cadres sont partis. Kanga Akalé, Benoît Cheyrou, Lionel Mathis, Bacary Sagna ou Johan Radet, autant de bons joueurs sur chaque ligne.

Si l'équipe parait affaiblie, elle semble néanmoins capable d'égaler sa performance de la saison dernière (8ème) en comptant sur un effectif moins talentueux, moins technique, mais compact et relativement expérimenté. Si les milieux de terrain, Kahlenberg, Pedretti, Thomas et Lesage en tête parviennent à retrouver - ou maintenir - leur meilleur niveau, ils pourraient fournir des ballons plus qu'exploitables aux attaquants mobiles que sont Jelen et Maoulida, venu rejoindre son mentor Jean Fernandez. Sur le plan offensif, l'AJA est donc mieux armé qu'en défense, où Sorin, Jaurès, Grichting, Mignot ou Martin n'ont jamais fait figure d'assurance vie. Dans une équipe homogène, ils pourraient cependant trouver une certaine régularité dans leurs performances. Et si ce n'est pas le cas, le jeune et prometteur Rémy Riou pourrait très bien prendre place entre les bois. Ce déséquilibre qui pourrait nuire à l'équipe entière handicape le potentiel de celle-ci, qui ne saurait être noté plus de 6/10.

En termes piedcarresques, l'AJA ne nous étonnera sûrement pas. Il faudrait un cataclysme pour que Niculae nous convainque qu'il vaut mieux qu'un modeste attaquant de club roumain moyen. Moussa N'Diaye est également capable de nous offrir de monumentales vendanges. Quant à Marcos Antonio, vos serviteurs ont déjà leurs yeux braqués sur lui...

- Girondins de Bordeaux : L'une des déceptions de la saison passée a décidé de tourner la page du jeu anti-créatif et sans prise de risque - en un mot, chiant - et s'est tournée vers Laurent Blanc pour atteindre des objectifs similaires à ceux atteints par Ricardo, avec le panache en plus. Pour cela, les Girondins devraient pouvoir compter sur des joueurs naturellement portés vers l'avant, comme Bellion, Cavenaghi, Chamakh, Jussiê, Wendel, Obertan ou même Alonso. Avec d'autres joueurs capables d'assurer le lien entre chaque ligne - Chalmé, Diarra, Fernando, Micoud - tous plus revenchards les uns que les autres après une saison dernière médiocre, l'équipe à l'air plus qu'armée pour faire mal aux défenses adverses. Mais aussi aux attaques, car les poètes que sont Jemmali, Jurietti, Henrique et le nouveau venu Diawara, dans une moindre mesure, auront sans doute les crampons affûtés et le tacle prompt. Laurent Blanc devrait s'attacher à leur faire garder leurs nerfs.

Avec le départ de certains joueurs clefs, Mavuba et Faubert notamment, et de certaines déceptions, Darcheville, Enakarhire, Dalmat et Smicer en tête, les Girondins se présentent cette saison avec un effectif plus équilibré, au volume physique évident et aux capacités offensives variées. Autour de Diarra, Fernando et Wendel, Laurent Blanc a l'embarras du choix pour composer sa tactique offensive. Un plus indéniable qui permet d'évaluer le potentiel bordelais à 7,5/10, si ce n'est plus.

La tristesse que le départ de Darcheville a provoqué chez la team piedscarrés n'éteint cependant pas l'espoir de déceler des pieds carrés dans l'effectif girondin. Perea, Jemmali et Henrique sont toujours là et devraient fournir ratages caractérisés, pour l'un, agressions physiques, pour les autres, qui feront sans doute nos choux gras.

- SM Caen : Les Malherbistes reviennent en L1 avec de meilleures armes qu'il y a trois ans. La majorité d'entre eux a déjà connu la Ligue 1, à Caen ou ailleurs, et a pour elle une expérience nette, de la concurrence comme de la difficulté. Les recalés de la première division ont progressivement rejoint le club ces dernières saisons et menés par l'un des anciens, Franck Dumas, ils ont des arguments dignes de certains pensionnaires du haut niveau depuis plusieurs saisons, surtout sur les lignes offensives. Avec six attaquants compétitifs (en vrac Compan, Mazure, Jemaa, Samson, Toudic et surtout Gouffran) et des milieux très actifs comme Proment, Nivet, Lemaître, Leca, Florentin ou Deroin, capables de bien les servir, le coach caennais a le choix des armes. La défense, au contraire, affiche moins de garanties.

Certes renforcée du Suédois Svensson, ex-Ranger, et de Boucansaud, dont on ignore encore le véritable niveau après un exercice 2007/2008 blanc, elle semble encore fragile face à des attaquants adverses rapides qui ne devraient avoir aucun mal à déborder les Seube, Hengbart et autres Thiam. Le club n'a fait que se renforcer par rapport à la saison dernière et s'affiche logiquement plus compétitif, permettant de juger son potentiel à 5/10. Mais l'équipe peut surprendre, en bien comme en mal, car le mental peut s'avérer plus faible que prévu en cas de mauvais résultats persistants, ce qui la prive d'une meilleure évaluation.

Les pieds carrés sont moins présents à Caen que lors du dernier séjour des Malherbistes en Ligue 1 mais Brahim Thiam devrait tenir son rang. Quant à Eluchans, le milieu argentin recruté au mercato, son nom résonne déjà comme une légende de la médiocrité. Qui sait, on peut se tromper. Mais notre flair...

- Le Mans Union Club 72 : L'avenir des Manceaux en Ligue 1 prête à interrogation. Rudy Garcia saura-t-il coacher l'équipe avec autant d'efficacité que le faisait Frédéric Hantz, dont les méthodes n'étaient pas étrangères au succès du club ? La perte d'éléments comme Ismaël Bangoura, Laurent Bonnart ou James Fanchone sera-t-elle néfaste ? L'ossature de l'équipe n'a pourtant pas changé mais les questions demeurent. Celle-ci a néanmoins conservé un potentiel offensif indéniable puisque Grafite, Samassa, de Melo sont restés et Gervinho, malgré un nom ridicule, offre plein de promesses. Derrière, Romaric, Sességnon, Matsui ou Douillard peuvent mettre le feu et se muer eux aussi en buteurs providentiels, tout en restant des passeurs efficaces. Mais comme les autres clubs dits "modestes" de cette L1, c'est en défense que le bât blesse. Certes, l'impressionnant Basa est resté en dépit de l'intérêt d'autres clubs mais la solidité de ses partenaires reste à démontrer, Calvé étant plus prompt à monter aux avant-postes qu'à revenir défendre, Cerdan et Paulo André n'ayant pas encore fait preuve de tout le potentiel que leur physique peut leur offrir.

Toutefois, les joueurs évoluent ensemble depuis suffisamment longtemps pour parvenir à se trouver sans souci, même dans des dispositifs tactiques différents de ceux que leur appliquait Hantz. La cohésion du groupe est l'une des forces du MUC et sa propension à se porter de manière collective en attaque ou à se replier en défense offre à celui-ci des garanties certaines et peut-être même la perspective d'un meilleur classement que l'an dernier, avec une 12ème place finale. Toutes ces considérations entendues, le potentiel de l'équipe peut être évalué à 6/10 minimum.

Dans un effectif si homogène, difficile de déceler des brêles en puissance. Si Calvé ne se montre pas plus appliqué, il pourrait prétendre à ce rôle. Les autres joueurs sont plutôt mystérieux et se révéleront sans doute à l'usage. Yebda est d'ores et déjà suspect, son non-succès à Auxerre plaidant pour lui.

- RC Lens : La nouvelle équipe de Guy Roux dépendra peut-être de sa gestion de l'effectif, mais sans aucun doute de l'implication des joueurs. Eux qui s'étaient montrés dramatiquement mauvais dans cet exercice lors des dernières journées de la saison précédente devront se mettre du plomb dans la tête pour être à la hauteur des espoirs placés en eux après un recrutement de qualité sur le papier. L'arrivée de Kalou et Akalé offre la perspective d'une attaque 100% ivoirienne d'une grande puissance de feu. Feu d'artifice ou feu de paille, les premiers mois nous le diront, car en janvier, la Coupe d'Afrique des Nations risque de les mobiliser et d'affaiblir du même coup le Racing. Si Kalou parvient à accorder ses violons sur ceux de Dindane et Akalé, auteurs de leur meilleure saison française l'an dernier alors que lui réussissait sa pire, Lens pourrait se révéler difficile à contenir. Une fois à la CAN, Cousin et Monnet-Paquet seront les seuls responsables de la finition et les garanties ne sont pas les mêmes. Heureusement, le milieu et la défense seront moins dégarnis. Si Seydou Keita est parti, Julien Sablé est arrivé et, avec un Kovacevic à son top, ou un Sidi Keita avec une muselière, il pourrait former l'assise lensoise pour assurer le lien entre une défense solide renforcée de Lucien Aubey, Fabien Laurenti et Vedran Runje dans les buts, arrivés récemment, et les premières rampes de lancement que devraient être Eric Carrière et Olivier Monterrubio.

Les supporters lensois peuvent donc légitimement compter sur un groupe complet et aussi technique que physique pour réaliser les plans de jeu de Guy Roux, lequel devrait utiliser une recette qui avait marché à Auxerre, un 4-2-3-1 qui comprenait déjà... Kalou et Akalé. Si l'équipe ne se plante pas lamentablement comme l'an dernier, alors elle devrait justifier une note de 8/10 somme toute logique.

A effectif fourni, pieds carrés foisonnants. Quelle joie de voir Mounir Diane revenu au bercail. Les jeunes lensois n'ont pas l'habitude de percer efficacement ces dernières années et celui-ci devrait servir de modèle à certains de ses cadets. Sinon le Racing peut toujours compter sur le croqueur confirmé qu'est Daniel Cousin, s'il ne s'envole pas vers d'autres cieux avant la fin du mercato.

- Lille Olympique Sporting Club : Nous parlions d'interrogations concernant Le Mans, mais concernant Lille, ce sont carrément des doutes qui nous assaillent. Voici un club qui vient de perdre ses joueurs clefs. En défense : Tavlaridis, Schmitz, Chalmé ; au milieu : Bodmer ; en attaque : Keita, Odemwingie et le prometteur Audel. Et qui n'a pris pour combler ces manques que Béria, Maric et Tahirovic, soit un pour chaque ligne. Plutôt maigre pour endiguer une grosse baisse de niveau entrevue l'an dernier avec pourtant la même équipe qui lui avait valu une troisième place finale en 2006 et une qualification en huitième de finale de Ligue des Champions. Au milieu de ce flou artistique restent néanmoins quelques valeurs sûres, à commencer par le projet du club.

Michel Seydoux ne conserve pas Claude Puel pour rien et l'entraîneur ne reste pas fidèle au LOSC pour rien non plus. Le président sait que l'ancien Monégasque a amené l'équipe à la régularité qui lui manquait et qu'il reste fidèle à son modèle de gestion collective qui jusqu'ici a toujours fait plus de bien que de mal. Le turnover à succès sera peut-être plus difficile à mettre en place avec un effectif plus réduit mais le club peut compter sur l'expérience acquise par des joueurs comme Plestan, Cabaye, Debuchy, Dumont ou Fauvergue. Les piliers confirmés que sont Sylva, Tafforeau ou Makoun sont restés par fidélité au club et ont confiance en leur force et en l'objectif de l'équipe de conserver une place en haut de tableau. Quant à Michel Bastos, Emerson Conceiçao ou Ludovic Obraniak, ils pourront très bien confirmer le potentiel entrevu la saison dernière.

Avec autant d'incertitudes, difficile d'évaluer le potentiel de l'équipe à l'orée de cette saison. Jusqu'ici rien ne saurait justifier plus d'une note moyenne comme 5,5/10 mais si l'équipe retrouve le collectif huilé d'il y a deux saisons, rien n'exclut que celle-ci soit meilleure. Réponse dans peu de temps.

Question pieds carrés, le club n'a heureusement pas perdu grand chose. Flavien Le Postollec et Milivoje Vitakic, partis, ne pèsent pas bien lourd face au talent dans ce domaine de Souleymane Youla qui en vaut bien quatre comme eux et qui, lui, est toujours là !

- FC Lorient : Le club spécialiste du prêt de joueurs a l'air moins armé pour affronter cet exercice 2007/2008, son deuxième de suite en L1. Pas de beaucoup mais le départ d'André-Pierre Gignac n'a pu être compensé que par l'arrivée de Marama Vahirua, promis à un poste plus avancé qu'à Nice et sans doute moins à son aise dans celui-ci. Surtout lorsque l'on parle de technique, de puissance et de gabarit, les deux joueurs ne sont clairement pas au même niveau. La complication vient également du fait qu'aucun des attaquants de l'équipe n'a le profil d'un titulaire en puissance. Vahirua, Bourhani et les polyvalents Marin et Namouchi ne sont pas franchement différents et Christian Gourcuff pourrait très bien instaurer un turnover entre eux. Au milieu, l'entraîneur a également le choix mais la qualité est quelque peu meilleure avec Abriel, Ewolo, Hautcoeur, Jallet, et les plus offensifs Le Pen et Saïfi, capables d'évoluer en attaquants décrochés.
Cette ligne s'affiche tout de même plus performante que les autres. En tout cas bien plus que la défense : Marchal, Genton, Boutruche ou les recrues Ciani et Cantareil, rien de très solide. Correct mais sans plus. Sachant en plus que Fabien Audard, malgré son expérience, est sans doute l'un des gardiens les plus faibles de la Ligue 1, garder un score risque d'être compliqué. Et le milieu de terrain pourra faire tout le travail qu'il veut, si les attaquants ne concrétisent pas leurs actions et si les défenseurs s'avèrent fébriles sur les ballons qu'ils perdent, la défaite est inévitable. Les choses sont parfois aussi simples que ça en football. En tenant compte de tous ces paramètres, comment noter cette équipe de Lorient plus que 5/10 ?

Les pieds carrés les plus flashy du club breton l'ont fui au mercato et la team piedscarrés est triste. Au revoir Fiorèse et Marlet. Les méconnus Recorbet et Barry les ont accompagnés. Depuis, difficile de déceler leurs remplaçants dans nos coeurs. Qui sait, ce sera peut-être ce déficit en tanches à crampons qui permettra à l'équipe de contredire la note moyenne que nous lui avons donnée...

- Olympique Lyonnais : Lyon moins fort, Lyon soumis à la concurrence, Lyon en perte de vitesse, on aura tout entendu durant ce mercato. Mais rares sont les clubs de L1 à avoir pu effectuer un recrutement aussi pragmatique et qualitatif dans l'absolu. Abidal parti, arrive Grosso, moins puissant mais plus technique (sans doute plus malin aussi). Malouda envolé à Chelsea, voici venir Keita, l'impressionnant Lillois. L'arrivée de Belhadj a quelque peu contraint Berthod à quitter l'OL, à raison, ne pouvant sûrement pas lutter à armes égales avec l'Algérien. D'accord, Bodmer aura peut-être plus de mal à compenser les départs de Diarra et surtout de Tiago. Moins physique que le premier, moins vicieux et expérimenté que le deuxième, l'ex-Lillois a sans doute plus de talent que les deux réunis mais encore lui faut-il parvenir à enfin l'exprimer sans retenue. Or il arrive là avec un statut de remplaçant. Bodmer futur Pedretti ? Sans doute non mais voilà sûrement le recrutement le moins à propos de l'OL. A moins que le club ne voie là un futur remplaçant à Juninho, ce qui serait plus logique. Mais beaucoup de clubs de L1 aimeraient se payer le luxe de le mettre sur le banc et Alain Perrin devrait savoir s'en servir.

L'entraîneur est l'une des autres interrogations que suscite l'OL. Ses tactiques plus conventionnelles (4-4-2 sous toutes ses formes), même s'il s'en défend, pourraient déboussoler la machine lyonnaise. Mais connaissant l'expérience et la science collective des joueurs, c'est toutefois peu probable. Si Lyon remporte à nouveau le championnat, ce sera grâce à eux et non à Perrin. A partir de là, inutile de s'étendre sur la qualité de chaque ligne. Des cages lyonnaises à la surface adverse, ce sont les meilleures de L1. Leurs adversaires devront simplement se montrer plus forts. Bête comme chou non ? Allez, peut-être l'intérim de Vercoutre dans les buts de Coupet offrira-t-il plus d'occasions aux attaquants adverses. Maigre consolation mais je comprends qu'allumer Vercoutre doit être particulièrement joussif et que les canonniers du championnat le feront avec plaisir. Une note ? 9/10. C'est trop ? On verra au mois de mai.

Des pieds carrés à Lyon, voyons voyons... Ah oui : Fabio Dos Santos. Auteur de quelques sorties tristounettes l'an dernier, la team piedscarrés attend mieux du Brésilien. D'aucuns parleront aussi de Loïc Rémy, mais celui-ci jouera-t-il suffisamment pour nous convaincre de son inutilité ? Là encore, réponse à l'usage.

- Olympique de Marseille : Le club qui s'affiche comme le principal concurrent de l'OL a tout fait pour faire les choses bien. D'abord la continuité, avec le maintien d'Albert Emon à son poste d'entraîneur. Loin d'être un tacticien hors-pair, le gaillard est un homme du crû, un très bon meneur d'hommes, qui sait gérer son personnel. L'absence de fortes têtes parmi les joueurs (Cissé a juste une grande gueule) devrait lui faciliter d'autant plus la tâche et placer chaque joueur dans le même sens. Ensuite, malgré le départ de joueurs importants comme Ribéry, Maoulida ou Pagis, l'OM a joué la carte de la sobriété et de l'intelligence sur le marché des transferts. Des postes doublés tant que faire se peut, aucune folie financière, l'embauche de joueurs en fin de contrat, des affaires rondement menées par Pape Diouf. Font ainsi leur entrée au Vélodrome : Laurent Bonnart, Benoît Cheyrou, Jacques Faty, Gaël Givet, Vincent Gragnic, Steve Mandanda, Boudewijn Zenden et Karim Ziani. Au final, l'OM se retrouve avec une défense et un milieu des plus fournis, qui offre de multiples possibilités à Emon, notamment en vue de la Ligue des Champions. Enfin, la volonté de faire de Nasri le centre du jeu offensif de l'équipe est un pari osé mais réaliste. Le minot progresse à chaque match et fait preuve d'un sens tactique supérieur à la moyenne des joueurs de son âge, en plus d'avoir une technique indéniable. C'est une chose que tout le monde admet désormais. Mais en cas d'absence de celui-ci, l'équipe risque une désorganisation tactique que le manque d'habitudes collectives des joueurs entre eux pourrait rendre difficile à combler. Si le cas se fait sentir, les attaquants, réduits pour l'instant aux seuls Cissé et Niang, même si celui-ci ne risque pas de jouer en pointe, pourrait aboutir à une certaine stérilité offensive, connaissant leur propension régulière aux occasions manquées. Si au contraire la saison se passe sans encombre pour chaque joueur, il ne fait aucun doute que l'OM est particulièrement armée pour tenir la dragée haute à l'ogre lyonnais.

A l'heure de débuter le championnat avec l'effectif le plus prometteur que le club a connu ces dernières années, l'OM dispose d'une assise défensive impressionnante. La charnière centrale est doublée et le milieu défensif est composé de trois rocs, à leur manière, à savoir Cana, M'Bami et Cheyrou. De quoi rasséréner les lignes offensives au moment de se ruer à l'assaut des cages adverses, ce qui, même si leur qualité est un peu moindre, pourrait garantir aux cages adverses des souffrances certaines. Dès lors, la note de 8,5/10 n'est pas galvaudée.

Les pieds carrés olympiens ne sont pas légion, ou alors ils ne se sont pas encore révélés. Ne parlons pas de Fiorèse puisque le fantôme de celui-ci ne hante même plus la Commanderie. Alors l'équipe de votre site favori attend...

- FC Metz : Le FC Metz pourrait intituler la saison de sa remontée en L1 : "Comment s'en sortir avec un effectif de L2 ?" Sévérité ou jugeotte de notre part ? Peut-être un peu des deux mais examinons l'équipe plus profondément. Francis de Taddeo est un bon entraîneur mais que peut-il faire face à l'adversité avec un effectif limité si les joueurs ne se sortent pas les tripes ? Car il en faudra. L'équipe ne peut en aucun cas se reposer sur ses lauriers et doit batailler encore plus ferme que les autres pour espérer se maintenir. La défense, pour commencer, respire l'inexpérience du haut niveau. Le meilleur élément, Béria, a rejoint Lille et le plus expérimenté se nomme Pascal Delhommeau, autrefois renié par un FC Nantes déjà mal en point. Bassong a le potentiel pour devenir le leader de la défense mais sa jeunesse ne lui assure pas une place de titulaire. Pour assurer, Metz a rappelé Jeff Strasser, qui a sans doute l'expérience pour lui également mais n'a pas la vitesse ni la puissance nécessaire pour résister aux coups de boutoir de joueurs comme Elmander ou Cissé.

Dans les cages, Marichez et Trivino sont dans le même cas et devront rassurer derrière une défense loin d'être une garantie. Le milieu paraît meilleur. Barbosa, François voire Diop, souvent placé en charnière centrale, sont des briscards pas très talentueux mais rompus aux combats physiques qui attendront les grenats. C'est d'ailleurs là que leur potentiel s'affirme le plus. Quelques joueurs sont capables de créer comme Cardy ou Djiba mais ce n'est pas suffisant pour améliorer la technique globale de l'équipe. C'est donc la volonté de celle-ci qui lui sera la plus utile et des joueurs comme Baldé, Cissé, Gueye ou Gygax sont capables de faire pression efficacement sur leurs adversaires et s'offrir des occasions de but régulières. Mais l'équipe devra faire bloc absolument derrière eux. Et ça, ce n'est pas encore gagné. A priori maillon faible de cette L1, le FC Metz a démontré l'an dernier qu'il pouvait être performant sans être la plus talentueuse des équipes. Encore faudra-t-il prouver que c'est possible en L1. Verdict en attendant : 3,5/10.

Et les pieds carrés dans tout ça ? Les plus expérimentés pourraient très bien se montrer les plus désastreux. Pascal Delhommeau et Jeff Strasser sont surveillés de près par nos soins. Chez les jeunes, Wilmer Aguirre est également prometteur. Le reste se dévoilera au fur et à mesure. Nous ne déplorons qu'une chose pour l'instant, le départ du sensationnel Roy Contout.

- AS Monaco : Après deux saisons ratées, où en est l'ASM ? Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'effectif s'est reserré. Fidèle à sa tradition depuis quelques années, le club a laissé partir nombre de joueurs issus du centre de formation qui pouvaient avoir leur mot à dire dans cette équipe, comme Gigliotti, Maurice-Belay ou Nimani N'galou. Mais avec Ricardo à la barre du navire monégasque, le club princier a retrouvé un capitaine de croisière de standing. Et celui-ci dispose ici d'un arsenal offensif supérieur que celui qu'il avait à Bordeaux, et de moins de rugueux défenseurs. Le jeu vers l'avant semble donc l'optique de Ricardo. D'autant que Menez et Pino semblent plus à même de réaliser les espoirs placés en eux que l'an dernier. Les deux joueurs ont pour eux talent et culot. Melon aussi ? C'est possible mais ça dégonfle dirait-on. A leurs côtés, des joueurs plus expérimentés, oeuvrant tous dans un registre différent. La puissance pour Koller, la mobilité pour Piquionne, la technique pour Kallon, qui semble en bonne voie de réveil, lui qui était endormi depuis trop longtemps. Plasil, Gakpé et Meriem peuvent assurer une animation offensive complémentaire au milieu de terrain, Pérez, Leko et/ou Bernardi pouvant assurer le sale boulot derrière eux, et même un peu plus. La défense sera plus sobre et Monsoreau, Bolivar, Modesto, Berthod ou Cufre ne faisant pas figure de monstres physiques, ils devraient apporter leur mobilité aux mouvements offensifs de l'équipe. Avec un Roma égal à lui-même, l'ASM devrait afficher un potentiel évaluable à 7/10.

Le blaireau princier pourrait s'appeler encore une fois Vargas cette saison. Spectral en 2006/2007, l'Uruguayen a décidément du mal à faire valoir ses qualités. Mais au fond en a-t-il ? Quant à Bolivar, ses cheveux retenaient déjà notre attention l'an dernier, ce pourraient bien être ses bourdes cette année.

- AS Nancy-Lorraine : Aucun club n'a plus joué la carte de la continuité que l'ASNL en cette intersaison. Pablo Correa aura donc à sa disposition exactement les mêmes joueurs que l'an dernier, plus quelques jeunes. Le club croit en la cohésion de son groupe et de leurs habitudes collectives qui leur ont permis de réussir certains coups depuis deux saisons. La seule différence est à imputer aux départs de Diakhaté (le plus important évidemment) et Lécluse. Sans eux la défense sera peut-être un peu moins sûre mais elle devrait garder le caractère compact qu'on lui connait, notamment grâce à Puygrenier, qui restera la tour de contrôle de la charnière, et Andre Luiz, replacé à son poste d'origine. Deux joueurs qui peuvent se muer en pivots offensifs sur coups de pied arrêtés. Chrétien et Sauget peuvent également apporter offensivement sur leurs montées. Bracigliano revenu, la sérénité l'est également dans les cages nancéiennes. Le seul couac serait la non-digestion par la défense du départ de Pape Diakhaté, qui était souvent le dernier rempart face aux attaquants adverses. Privés de sa présence, les autres sauront-ils prendre la responsabilité du dernier tacle ? Une question non encore résolue.

Au milieu, le manque d'un vrai numéro 6 très solide pourrait également se faire sentir pour assurer le lien et ratisser le plus de ballons possible. Bérenguer a beau avoir une frappe puissante, pouvoir courir 90 minutes sans souffrir et avoir un gros impact physique, il n'a pas l'aisance d'un vrai milieu récupérateur. L'éclosion de N'Guémo pourrait donner une solution sur ce plan mais les capacités offensives de celui-ci pourraient davantage être mises à profit plus haut. Autre avantage, Brison, Duchemin et Gavanon pourront être soulagés d'une part du travail offensif, l'entente entre Hadji, Kim et Dia semblant au beau fixe et permettant à Fortuné, Curbelo ou Zerka de davantage se concentrer sur le but. Se pose désormais la question des blessures. Récurrentes la saison dernière, elles pourraient empêcher l'équipe de tourner à plein régime et les jeunes du centre de formation, qui seraient amenés à combler les manques, n'ont pas encore vraiment eu leur mot à dire au haut niveau. Les questions qui pèsent sur l'équipe ne permettent que de donner une note de 5,5/10 mais si l'effectif ne souffre d'aucune absence, elle pourrait s'avérer plus élevée.

Les pieds carrés du club pourraient se réduire au seul Macaluso, puisque Hamdani, Dosunmu ou Keita ne sont plus là. Peut-être les jeunes sauront nous étonner sur ce point mais c'est difficile à dire à l'avance. On ne se délectera en attendant que de la lenteur du défenseur uruguayen et de sa brutalité évidente.

- OGC Nice : Perte de vitesse, tel pourrait être la description de la trajectoire niçoise depuis plusieurs saisons. Et cette fois, cela se traduit par la fuite de certains joueurs importants. Fanni, Vahirua, Bellion, Varrault, des joueurs qui on été remplacés par des garçons d'un calibre moindre, hormis Hognon. Bamogo et Moussilou ne valent pas les deux attaquants sus-cités. Hellebuyck parviendra-t-il à se remettre de sa dramatique saison parisienne ? Et Barul saura-t-il se remettre de sa nullité profonde ? Et Asamoah vaudra-t-il mieux que le niveau de 4ème division anglaise où il évoluait jusque là ? Ce serait étonnant. Au delà des joueurs eux-mêmes, c'est la méthode d'Antonetti qui ne semble plus adaptée. La combattivité qu'il insuffle aux joueurs ne fontionne qu'un temps. Trop peu d'entre eux sont suffisamment talentueux pour parvenir à réellement briller. Seuls Koné, Ederson, Balmont ou encore Echouafni ne semblent pas limités à un registre particulier. Ils risquent à nouveau de surnager par rapport aux autres. S'ils parviendront sans doute à débloquer plusieurs situations au milieu, en défense, la tâche s'avère plus compliquée. Hognon et Abardonado sont certes expérimentés mais seront-ils suffisants pour combler les largesses d'Apam, Kanté ou Barul ? Heureusement, Lloris veille. Parfois trop, si bien qu'on le croit seul à tenir la baraque niçoise. La solution des Aiglons sera sans doute de marquer plus de buts qu'ils n'en encaisseront et sur ce point, Koné et, dans une moindre mesure, Bamogo semblent capables d'assurer. Mais pour combien de temps ? 4,5/10 est peut-être une note sévère mais les Niçois devront prouver qu'ils valent mieux.

Le Gym est une mine d'or pour les amateurs de joueurs en bois que nous sommes. Le mystérieux Asamoah nous met l'eau à la bouche mais en attendant qu'il se révèle, nous nous délecterons des exploits de Moussilou. Derrière, Apam et Barul retiendront également notre attention.

- Paris Saint-Germain : L'année de la relance après une saison noire - ou gris anthracite pour les plus optimistes - se profile pour le PSG. Le Guen a mangé son pain noir l'an dernier, il peut désormais espérer mieux. Gérer l'équipe depuis le début de sa préparation est un avantage qu'il n'avait pas l'an dernier et il ne reprend pas l'équipe dans une spirale négative. Les joueurs sont revanchards et comptent bien faire mieux. Et lorsque l'on a le talent de Pauleta, Rothen, Luyindula, Gallardo, Diané, Frau et d'autres, on se doit de rattraper ses erreurs passées. De plus, le club s'est renforcé intelligemment. En défense tout d'abord, avec Bourillon et Camara, des joueurs qui manquaient pour stabiliser la ligne et faire oublier le manque de tranchant de Rozehnal. Si le premier sera un remplaçant de luxe ou un milieu défensif placé aux côtés de Clément, le deuxième sera le complément idéal de Yepes. Plus en tout cas que Traoré... La seule interrogation reste à droite, ou Mendy, Mulumbu ou Sakho n'ont vraiement pas un profil de premiers choix. Au milieu, la jeunesse sera au pouvoir derrière Gallardo, Rothen ou Frau. Clément, Digard, Mulumbu (encore lui !) et, dans une moindre mesure, Chantôme font figure de relève et peuvent assurer un avenir de qualité à Paris. S'ils se montrent solides et appliqués, le travail offensif des autres n'en sera que plus serein et les attaquants pourraient retrouver leur meilleur niveau en n'ayant que le but en tête.

Sur le papier donc, tout va bien. Mais on connait trop la propension qu'à le club à s'offrir une petite crise ponctuelle qui peut rester passagère, ou prendre d'énormes proportions. Cependant, la stabilité dont fait preuve le PSG depuis quelques mois est annonciateur de renouveau alors cette note de 6,5/10 est logique.

Pieds carrés à Paris rime depuis quelques années avec Bernard Mendy, dont on attend encore des performances improbables. Traoré devrait lui aussi nous faire plaisir.

- Stade Rennais : Les Rennais ont recruté malin. Une arrivée pour chaque départ d'un joueur clef. Fanni contre Bourillon, Hansson conte Faty, Pagis contre Utaka. L'excellent Melchiot n'a pas été retenu, ni remplacé, mais le club a appelé à sa place un joueur offensif en la personne de Leroy. Deux gardiens (Luzi et Catherine) sont également arrivés pour servir de doublure à Pouplin. C'est d'ailleurs devant lui que se trouvent les principales nouveautés, avec cette défense revue à 50%. Hansson et Fanni devront s'adapter mais le temps qu'ils le fassent, Jeunechamp, Mensah et Edman devraient assurer. Le reste n'a que peu bougé et l'arrivée de Pagis et de Leroy ne fait qu'ajouter un complément d'expérience non-négligeable à une équipe qui en aura sûrement besoin pour éviter les errements rencontrés la saison dernière dans les moments clefs. Les autres n'ont que peu changé et devraient maturer. Rien ne devrait gripper le collectif huilé des Cheyrou, Didot, M'bia et leurs coéquipiers. L'attaque compte désormais quatre bons joueurs, même si Moreira est en retrait par rapport à Briand, Pagis et Thomert, et devrait assurer un nombre de buts suffisant. Reste simplement à savoir si l'équipe ne sombrera pas dans les problèmes de mental qu'on lui connait.

Une équipe de Rennes à son top peut donc espérer le haut de tableau et une note de 7/10. Si tout se passe bien et si les joueurs parviennent à maintenir le rythme plus longtemps que la saison dernière, c'est à dire jusqu'à la dernière journée.

Le potentiel piedcarresque rennais est assez insondable tant que l'on a pas vu l'équipe en action. L'an dernier aucun joueur ne s'était suffisamment illustré dans ce domaine. C'est peut-être pour cette saison.

T-Ray