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des footballeurs en carton !


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Paulo Miranda

"Merci piedscarres.com de ne pas m'avoir oublié !"

Supporters girondins, vous vous croyiez à l'abri ? Vous pensiez qu'à piedscarres.com nous ne nous concentrerions que sur l'Olympique de Marseille ou le Paris Saint-Germain ? Et que ces deux clubs occupaient le sommet de la hiérarchie française des pourvoyeurs de pieds carrés ? Eh bien détrompez-vous. Car votre club chéri est également une mine d'or pour des dénicheurs de non-talent comme nous. Certes il n'est pas au niveau des deux équipes sus-citées. mais la culture du pied carré se conçoit différemment dans le 33 que dans le 13 ou le 75.

En effet, si les dirigeants Marseillais ou Parisiens ne mettent jamais très longtemps avant d'évacuer leurs déchets footballistiques, les Bordelais, eux, aiment les conserver plusieurs saisons. Sans doute pour prendre vraiment le temps de constater leur nullité et ainsi n'avoir aucun regret au moment de s'en séparer. Les exemples sont nombreux : Paulo Costa, Kodjo Afanou, Alexeï Kossonogov, Ivan Vukomanovic, Bruno Basto, j'en passe et des moins bons. Le problème est que cela a toujours pour effet secondaire d'alourdir inutilement la masse salariale du club...

Le joueur dont je vais ici vous parler correspond en tous points à ce modèle et vous rappellera sans aucun doute d'heureux souvenirs. Il s'agit de Paulo Miranda.

A ses débuts, Paulo Miranda était "slim". Par la suite, il ne deviendra jamais "fast"... mais plutôt "fat".

Lorsque Bordeaux jette son dévolu sur le milieu offensif, on sait d'emblée que le joueur a le profil type pour ne pas réussir en Europe.
Explications : à son arrivée en France, le natif de Sao Paulo a déjà 27 ans. Soit quatre ou cinq bonnes saisons trop tard pour pouvoir s'adapter, lorsque l'on vient du championnat du Brésil, aux joutes de la Ligue 1 (à moins de s'appeler Juninho). De plus, il joue à un poste clef dans les systèmes tactiques français, celui de milieu de devoir, tantôt offensif, tantôt défensif. Un poste où endurance, solidité, qualité de relance et impact physique sont plus que nécessaires pour pouvoir s'imposer face à ses adversaires et dans sa propre équipe. Soyons francs, le Brésilien n'a jamais montré aucune de ces dispositions au cours de son passage dans l'hexagone, qui a pourtant duré trois saisons, si l'on occulte celle où il fut prêté au Cruzeiro Belo Horizonte, en 2002/2003. Autant dire que 14 millions de francs, c'est déjà bien trop pour un tel joueur.

Une telle aisance dans le plaquage aurait plutôt dû séduire le club de rugby de Bègles-Bordeaux.

Il faut le reconnaître, au Brésil, les milieux ont la fâcheuse tendance à vouloir sans cesse appuyer leurs attaquants, voire parfois (souvent) à les suppléer. Une habitude fortement développée par notre Paulista au cours de sa carrière brésilienne, tant à l'Atletico Paranaense qu'au CF Vasco de Gama, club où il évolue lorsque Bordeaux l'engage. Un schéma qu'il tente de reproduire en championnat de France, ce qu'il fait à loisir lors de sa première saison girondine, en 2001/2002. 24 matchs de L1, 2 buts, 4 matchs de Coupe de l'UEFA, 1 but, et de nombreuses rencontres de Coupe de France et de Coupe de la Ligue, compétition qu'il parviendra à remporter. Une valeur sûre se dit-on dans les tribunes ? Pas vraiment. Car même s'il joue, les lacunes du Brésilien sont flagrantes, notamment en terme de vitesse et de percussion. Elie Baup, le coach d'alors, voit juste et l'envoie faire une pige d'une saison dans son pays, à Cruzeiro donc.

"Girondins, je reviendrai encore plus fort !"

A son retour, point de changement. Si ce n'est dans son appétit de retrouver la Ligue 1. Et la bonne gastronomie girondine. Dès lors, d'un joueur lent, il devient un joueur très lent, qui pèse davantage sur la balance de son médecin et celle, économique, du club bordelais que sur le jeu de l'équipe. Malgré un intérêt sportif limité, le joueur parvient malgré tout à jouer 18 matchs de L1 et quatre de coupe de l'UEFA. Rio Mavuba et Juan Pablo Francia n'ont pas encore éclos et les solutions sur le banc sont alors trop maigres pour pouvoir s'abstenir de faire entrer Paulo Miranda en jeu. Sans autre poids que sa masse corporelle à imprimer au jeu, le Brésilien est comme un fantôme qui erre sur la pelouse du stade Chaban-Delmas.

"Argh, même Darcheville est plus affûté que moi !"

2003/2004 sera la saison du banc pour le Brésilien. Celle de la CFA aussi, où le milieu de terrain joue souvent mais sans vrai talent.

La chasuble est pour lui comme une deuxième peau.

Pour le Paulista, l'époque est alors à la découverte des plaisirs français. Restaurants, bars, boîtes de nuit, plages d'Arcachon, cépages bordelais, tout y passe. Paulo profite de la vie, et de l'argent que lui fournit en pure perte son club. Car le Brésilien est bien déterminé à ne pas passer cette saison blanche à se morfondre.

C'est sûr qu'avec Bruno Basto comme ami, s'améliorer devenait compliqué.

Trop cher pour un si faible talent, le joueur quitte finalement Bordeaux en août 2004 pour retourner au Brésil, entamer une cure d'amincissement et retrouver les terrains. Ce qu'il fait avec Sao Caetano jusqu'en 2006 puis avec Coritiba depuis lors. Ne reste plus aujourd'hui de lui dans les mémoires bordelaises que l'image d'un joueur d'une lourdeur pachydermique, aux réactions d'une lenteur digne d'un gastéropode sous tranxène et à la technique bien limitée.

Le pire c'est que tous ces défauts se sont accentués au fil de ses années de L1 ! Bref, une plaie que les Girondins ont mis trop de temps à soigner, mais dont la cicatrice semble désormais s'estomper. Du moins dans l'esprit des supporters bordelais. Pour les autres, c'est tout juste si le Brésilien a laissé le souvenir de son nom. Il faut dire que le Miranda de Sochaux est autrement meilleur. Mais la team piedscarrés se devait de rendre hommage au Paulista, modèle de braziliâne pour les générations futures de rois de la loose auriverde.

Son match parfait

A 33 ans, Paulo Miranda n'arrive même plus à suivre le rythme des matchs de championnat du Brésil avec Coritiba. Voyant sa carrière s'écraser sous son poids, le milieu de terrain ne sait plus à quel saint se vouer. Sauf à son agent, qui sait comment lui faire redorer son image et refaire de lui un joueur attractif. Celui-ci décide d'organiser un match avec d'anciennes stars du football brésilien, diffusé en prime time sur TV Globo. Mais il lui laisse la surprise. Excité à l'idée de jouer avec Zico, Rivelino ou Socrates, Miranda est aussi fier de se mesurer à de si grands joueurs. Mais son agent n'a pas précisé quelles stars l'ex-Bordelais allait affronter. Ce n'est qu'une fois sur le terrain qu'il découvre que ses adversaires ne sont autres que les vénérables vainqueurs du Mondial 1958 en Suède. Prennent donc place en face de lui bon nombre de septuagénaires, parmi lesquels Djalma Santos, Zito, Nilton Santos, Didi, Vava et Zagallo. Des ancêtres certes talentueux mais sans la technique ni la vitesse qui leur ont permis de conquérir le titre mondial voilà presque 50 ans. Au milieu de ces gentils grands-pères, Miranda fait un festival, réussit moult petits ponts, coups du sombrero et autres crochets qui manquent à chaque fois de provoquer des crises d'arthrose, des malaises cardiaques et des fractures du col du fémur. Vainqueur 15 à 2 en ayant marqué tous les buts de son équipe, Paulo Miranda est heureux. Le journaliste qui l'interviewe vient d'ailleurs de lui signaler que le club de Paysandu lui proposait un contrat de cinq ans et une prime à la retraite de plusieurs millions de reals. De quoi s'offrir une belle fin de carrière.

"Ah là là qu'est-ce que j'étais maigre à 20 ans... mais j'avais déjà un temps de retard par rapport à mes coéquipiers."

T-Ray


19-02-2007


Né le 25-01-1974

Style de jeu
Poids mort