Bienvenue au panthéon
des footballeurs en carton !


  Rois de la lose  
 

 

Ibrahima Bakayoko

« Bonjour, je m’appelle Ibrahima et je suis ravi d’apparaître dans la première chronique de piedcarré.com »

Pour certains, ce sera sa chevauchée dantesque en Ligue des Champions contre Manchester United, pour d’autres, son coup-franc majestueux au-dessus des tribunes de la Mosson d’un Loulou Nicollin hilare. Que l’on s’en moque ou qu’on le vénère, Ibrahima Bakayoko restera à jamais dans les mémoires des footeux hexagonaux comme ce joueur atypique aux allures de nounours au gros bide, auteur des pires manqués que la L1 ait connu ces dernières années.

la grâce d’un éléphant de mer

Ce joueur, tantôt attachant, tantôt frustrant, n’a pu laisser indifférent aucun spectateur du ballon rond des Nineties. Et l’on contera assurément aux générations futures les folles aventures de Baka, lorsque le football contemporain aura cédé sa place à un jeu rigide et soporifique, sans suspense ni fantaisie, en un mot, chiant. Car si Ibrahima a une qualité, c’est bien celle d’être fun. Soyons clairs, il est impossible de s’emmerder lorsque Bakayoko est sur un terrain tant les chances de voir se produire un geste anthologique sont élevées.

« Arf, même moi je la mettais celle-là »

Suite à un brainstorming nocturne au sein de notre équipe, l’Ivoirien nous est apparu comme le joueur idoine à être le premier à porter fièrement l’étendard des pieds carrés, ces joueurs qui font le charme de notre championnat national pour le meilleur et pour le pire. « Baka » possède (oui possède car d’après certaines sources, le gaillard sévirait toujours de l’autre côté des Alpes…) toutes ces qualités intrinsèques qui transforment un obscur besogneux de L1 en une formidable machine à déclencher l’hilarité.

Mais là où les autres se seraient contentés de contrôles ratés et de quelques bourdes occasionnelles, le natif de Seguela s’est démarqué de ses homologues en devenant l’icône de la vendange, de la croque, du bouffage de feuille de match. Appelez ça comme vous le voulez, mais Baka c’est ça ! Ces occasions immanquables et pourtant manquées. A tel point que « bakayoker » pourrait prochainement apparaître au Bescherelle pour résumer toutes les expressions barbares ci-dessus en un seul verbe net et précis.

« Yahouuuu »

Il est triste d’avouer que sans ses actions vendangées, Ibrahima ne serait qu’un joueur moyen, avec une bonne poignée de buts en première division, délit qui est loin d’être difficile à réaliser si l’on se fie au casier judiciaire d’un Lilian Laslandes par exemple. Oui mais voilà, Baka est un croqueur, et pas un petit. Un croqueur de premier choix qui ne semble pas en mesure d’être égalé de si tôt, bien qu’un certain Matt M. affole actuellement les statistiques sur la côte méditerranéenne (décidément, ça doit venir du climat)



"Ptain elle est dedans !"

Pourtant, l’homme aux dix-huit frères et sœurs (un chiffre à faire pâlir Pascal Sevran) ne traîne pas cette réputation de foireur d’offensives, avouons-le tout de même peu flatteuse, depuis le début de sa carrière.

Débarqué à Montpellier en 95 en provenance de sa Côte d’Ivoire natale, le jeune Baka séduit d’emblée par ses qualités physiques impressionnantes. Sa deuxième saison est même franchement réussie avec 13 buts en 27 matches de championnat. Oui mais voilà, ce total reste le meilleur jamais atteint par l’attaquant qui, par la suite, ne dépassera plus jamais la barre des dix réalisations.

« C’est bon les gars, il va tirer au-dessus de tout’façon »

Après l’Hérault, direction l’Angleterre pour six petits mois à Everton où Baka ni ne déçoit ni ne convainc. Et c’est le retour en France pour l’Olympique de Marseille où naîtra enfin la légende à l’orée de la saison 99/00.

Quatre saisons épiques, pavées de maladresses et d’exploits. Le Vélodrome l’applaudira et l’insultera au gré des matches mais une chose est certaine, personne sur la Canebière ne lui reprochera jamais un quelconque manque d’engagement ou de combativité. C’est de cette indéniable envie de bien faire que provient l’attachement sadomasochiste qu’éprouvent nombre de supporters à l’égard de Baka.

« Retenez-le, il veut tirer le penalty »

Une quarantaine de buts sous le maillot olympien plus tard, Baka est prié de quitter le club. Et c’est à l’occasion d’un match fabuleux à Guingamp, synthétisant à lui seul toute l’ambiguïté du joueur, que l’Ivoirien va faire ses adieux aux supporters phocéens. En effet, quelques minutes après avoir rendu le Roudourou complètement hystérique en envoyant le ballon au-dessus de la barre transversale alors que le but était grand ouvert, Baka va marquer le seul but du match d’un magnifique tir en angle fermé. Et ceci n’est finalement qu’un simple exemple du talent phénoménal de ce joueur capable de taper à côté du ballon sur une action à deux mètres des cages, puis de marquer dans une position acrobatique quelques secondes plus tard.

« Si vous cherchez le ballon, je l’ai envoyé là-haut en tribune. Désolé. »

Depuis quelques années, Ibrahima bourlingue dans le sud de l’Europe. Istres, Osasuna, Livourne, trois clubs où notre Ivoirien préféré ne joue pas suffisamment pour faire étalage de toute sa classe. Dommage, mais une chose est certaine, la carrière d’un tel homme ne peut se terminer en eau de boudin et gageons que d’ici peu, l’ami Baka reviendra sévir en L1 pour notre bonheur à tous.

« Mais euh elle est passée à ça de la lucarne »

Son match parfait

Bakayoko est de retour à l’OM au mercato de l’intersaison 2007/08 en tant que remplaçant de Djibril Cissé, amputé des deux jambes suite à un tacle sévère de Lorik Cana à l’entraînement. Pour son premier match au Vélodrome contre Bastia, Baka est aligné seul aux avants-postes pour reprendre les centres chirurgicaux des deux latéraux Taye Taiwo et Bernard Mendy, la traditionnelle recrue parisienne de l’intersaison.
Dès le coup d’envoi, l’Ivoirien prouve qu’il n’est pas revenu pour rigoler en marchant sur le ballon, puis en dégommant un stadier d’une frappe de mule de trente mètres.
Malgré toute sa bonne volonté, l’attaquant ne parvient pas à se débarrasser du marquage de Bernard Casoni, qui a rechaussé les crampons spécialement pour ce match.
Alors que Djamel Belmadi accélère son échauffement en vue de le remplacer, Baka décide de tenter pour le tout en effectuant un ciseau retourné. Les travées du Vélodrome se taisent devant l’envolée magistrale de Baka, qui décolle de vingt centimètres avant de chuter lourdement sur son séant et de catapulter la sphère du tibia sous la barre transversale d’un gardien médusé par tant de grâce. Cette fois, c’est sur ! He’s back !

Tu peux être fier de toi

 

Deez

BONUS

Juninho n'a qu'à bien se tenir
(merci à Slyders85 et au site OMédiathèque pour ce gif formidable)


21-12-2006


Né le 31-12-1976

Style de jeu
Vendangeur ultime