Bienvenue au panthéon
des footballeurs en carton !


  Rois de la lose  
 

 

Branko Boskovic

Eh oui, encore un joueur passé par le Paris Saint-Germain ! J’entends déjà le Kop de Boulogne montrer son mécontentement en saccageant un MC Donald’s de la Porte de Boulogne. Car ce n’est pas son illustre passage par Troyes la saison dernière qui a rendu célèbre ce cher Branko.
Un petit rappel de son arrivée dans le grand bain de la Ligue 1 s’impose.
Eté 2003, Vahid Halilhodzic a été nommé entraîneur du PSG en remplacement de Luis Fernandez et Ronaldinho quitte enfin le club pour le Barça de Rijkaard. Il faut donc trouver un n°10 capable de fournir des ballons un minimum exploitables par Pauleta, fraîchement recruté à l’intersaison. Après l’imbroglio Yakin, le magicien bosniaque décide de sortir de son chapeau sa dernière trouvaille bien de chez lui et inconnu des footeux français, Branko Boskovic, surnommé Bolé.

La spéciale frappe du tibia.

A l’époque, il est considéré comme l’un des plus grands espoirs du football serbe et fait les beaux jours de l’Etoile Rouge de Belgrade, où il a été formé, club tristement célèbre sur les bords de la Canebière. Il compte même sept sélections internationales avec la Serbie. Avec un tel potentiel, les dirigeants parisiens sont conquis et décident de débourser six millions d’euros pour s’attacher les services du gaucher. Bosko fait donc ses débuts en Ligue 1 contre Montpellier en août 2003 au moment où le club connaît une énième crise, estivale cette fois, se contentant d’une 17ème place en Championnat. Coïncidence ou cause à effet, c’est le moment que choisit le PSG pour relever la tête se positionnant finalement comme dauphin de l’ogre lyonnais à la fin de la saison et remportant même la Coupe de France.

Notre ami Branko, même s’il est à créditer de quelques bons matches et bénéficie de la confiance de Vahid (24 matches), n’a pas le rayonnement escompté. Néanmoins ses coéquipiers solidaires le soutiennent et louent ses qualités techniques dans la presse. A confirmer sur le terrain donc…
La saison suivante n’en est que plus décevante ; car même s’il goûte à la Ligue des Champions, Branko est désormais remplaçant, barré par Rothen et même par Pancrate !




"Laissez-moi, moi aussi je peux faire comme Charly."

Mais rongeant son frein sur le banc, il attend son heure et promet de révéler l’étendue de son talent au grand jour. Ca tombe bien, on est en Novembre 2004 et le PSG se rend au Stade Vélodrome pour y affronter son meilleur ennemi, l’OM, en 16èmes de finale de la Coupe de la Ligue. Vexés par leur défaite trois jours plutôt au Parc, les Olympiens étouffent leurs adversaires et mènent rapidement 2-0. Au milieu d’une équipe à forte connotation piedscarresque (Mendy, Ateba, Pichot, ou même Helder Marino) qui ferait pâlir de jalousie une équipe de D4 estonienne, Bosko surnage. Frustré de voir ses coéquipiers ainsi sombrer, il décide de porter lui-même l’estocade. Juste avant la mi-temps, par un incroyable cafouillage, il se retrouve seul face au but et propulse le ballon au fond des filets. C’est le match de sa vie, il le sait.
Au retour des vestiaires, il décide d’enfoncer le clou, et sur une action d’école des parisiens, il se retrouve en bonne position aux 25 mètres. Il déclenche alors une splendide demi-volée… du tibia, qui vient se loger dans les buts de notre Barthez national. Ca y est, Bolé connaît enfin la gloire ; il est fou de joie. C’est Papa, ancien footballeur professionnel, qui appréciera. Pour l’anecdote, Paris battra l’OM 3-2 après un but d’un de nos chouchous, Bernard Mendy.




« Papa sera fier de moi comme ça. »

Et ensuite me direz-vous ? Un tel étalage de ses capacités aurait dû permettre au Serbe de surfer sur la vague. Eh bien ensuite, plus rien ! A chacune de ses apparitions, Branko est de plus en plus transparent. Mises à part quelques envolées lyriques ponctuées de gestes techniques souvent inutiles, le joueur n’apporte plus rien à l’équipe. Entre-temps, Laurent Fournier a pris les rênes du club de la capitale et notre petit protégé va désormais faire quelques petits voyages en CFA. C’est donc tout naturellement qu’il est prêté à la fin de la saison à Troyes pour aller s’aguerrir un peu.



Une bonne tête de vainqueur.

Il obtient ainsi une place de titulaire pour la première partie de la saison mais ne comprend toujours pas que le football se joue à 11. Jean-Marc Furlan le renvoie alors vers le seul endroit où il peut utiliser ses compétences de nettoyeur hors-pair: le banc de touche. Ses nouveaux coéquipiers auront vite fait de l’appeler Mr Propre.
A l’été 2006, Bosko retourne à Paris où il rompt son contrat à l’amiable avec le PSG. Après avoir rendu avec regret les clés du loft anciennement occupé par le ténébreux Mickael Madar, il rentre au pays où il pourra certainement terminer son BEP technicien de surface (pas celle de réparation évidemment). Dernière info sur le joueur : la rédaction des piedscarrés est fière de vous annoncer en exclusivité la récente signature de Bolé au Rapid de Vienne (ancienne connaissance des Parisiens, pas vrai N’Gotty ?) lors de ce mercato hivernal 2007. Il pourra peut-être faire aussi bien que Carsten Jancker…

Double Crucifixion.

Son match parfait

Eté 2008, après deux saisons dans l’anonymat, Branko retrouve le club de ses débuts, l’Etoile Rouge de Belgrade. Heureux hasard du destin, il a vite l’occasion de refaire ses preuves face à l’OM, au Vélodrome, devenu un vrai de champ de mines, à l’occasion du 3ème tour préliminaire retour de la Ligue des Champions. C’est la révolution sur la Canebière, le neveu de Slobodan Milosevic vient de racheter le club pour un euro symbolique et a nommé Coach Vahid entraîneur du club, qui vient avec le sémillant Semak dans ses bagages. Après la boucherie du match aller qui a accouché d’une courte victoire olympienne 1 à 0, les Marseillais veulent enfoncer le clou et ouvrent rapidement le score par Djibril Cissé, dans un numéro de soliste unijambiste époustouflant. En face, de retour sur le terrain de ses exploits et heureux de retrouver son ancien mentor, Bolé s’éclate sur la pelouse. Juste avant la mi-temps, récupérant le ballon à l’entrée de la surface, il se lance alors dans un slalom à la Alberto “la Bomba“ Tomba et efface toute l’arrière-garde phocéenne avant de placer un boulet de canon qui vient tromper Barthez, revenu de sa deuxième retraite définitive. Au retour des vestiaires, Vahid doit faire face à une pénurie de défenseurs (3 blessés de la Commanderie venant s’ajouter aux 4 suspendus du match aller) et est contraint de faire rentrer Semak en stoppeur ; celui-ci a ordre de ne pas lâcher notre ami Bosko. Après une lutte acharnée entre les 2 anciens parisiens, c’est le Serbe qui prend le dessus et qui vient finalement placer un missile du tibia dans la lucarne du but olympien, synonyme de qualification pour l’Etoile Rouge. Le fantôme de Bari plane à nouveau sur Marseille… Pour l’anecdote, frustré du fiasco marseillais, le neveu de Milosevic quittera le navire et tentera de relancer le football afghan et son club phare, le SC Kaboul. Quant à ce cher Branko, il peut maintenant dormir tranquille, sa saison est d’ores et déjà réussie.

Pedro


13-01-2007


Né le 21-06-1980

Style de jeu
Magicien des Balkans