Jean-Philippe Javary
Au rayon des
comètes, nous ne trouvons pas uniquement des étrangers
recrutés par des clubs capitalistes exploitant une main
d’œuvre sud-américaine ou est-européenne
bien souvent bon marché. Non, il existe aussi des joueurs
français bien de chez nous dont la fulgurance de la carrière
a laissé sans voix.
Et voilà justement un nom qui ne dit probablement rien
à personne. Jean-Philippe Javary.
Et pourtant…Certains supporters du Montpellier HSC se souviennent
de ses débuts tonitruants au sein de l’équipe
héraultaise.
Né en 1978, il apparaît très vite comme un
génie du ballon, si bien qu’il resta un bon moment
le plus jeune joueur ayant porté le maillot pailladin (avant
d’être dépossédé de son record
par Abdoulaye Cissé).
Une tête à vendre
du Kiri. Quel dommage !
Issu de la fameuse génération 1978 qui a vu poindre
des stars mondiales telles que Trezeguet, Henry voire Anelka,
JPJ semblait avoir un avenir en Bleu.
C’est d’ailleurs avec ses comparses évoqués
ci-dessus qu’il remporte, en tant que capitaine, le Championnat
d’Europe des moins de 19 ans en 1996 ainsi qu’une
coupe Gambardella avec le MHSC la même année.
Avec de tels titres en poche, il
est facile de perdre la tête (Henry qui signe un contrat
illégal au Real Madrid, Anelka qui va au clash avec son
club parisien après 8 matchs et un but en L1)
Mais là où Thierry et Nicolas ont réussi,
Jean-Philippe va se vautrer. D’abord, le FC Barcelone entre
en contact avec lui… On raconte qu’à cette
époque, sa tête ne passait plus les portes du vestiaire,
ni même celles de la Mosson. Pour cette raison, il fut écarté
plus ou moins de l’équipe afin de soigner ce mal
mystérieux.
Las de ne point trouver de remèdes, les dirigeants pailladins
décident alors de l’expédier à Barcelone…
Faut croire qu’a Montpellier, en plus de former des faux
joueurs (Bakayoko en tête) on
a du mal à lire les contrats. Le petit Jean-Philippe se
retrouve en effet dans un train pour Barcelone mais pas pour signer
au FC mais chez le voisin (et accessoirement looser) Espanyol
de Barcelone, dans le cadre d’un prêt.
Aie Patrice Loko est de retour
Apres avoir été traité
comme un moins que rien en Espagne, Jean-Philippe Javary rentre
tout penaud à Montpellier. Et évidemment, une année
sans jouer, cela refroidit plus d’un coach (même des
jackass comme Michel Mézy ou Robert Nouzaret).
Aussi, le petit Jean-Philippe est expédié une fois
de plus en prêt à Valence. Pas à Mestalla
mais à l’ASOA Valence. Faut pas déconner quand
même.
Il n’y restera que peu de
temps, à peine le temps de montrer toute l’étendue
de sa classe au cours de quatre matches mémorables que
les supporters de Valence racontent à leurs enfants les
soirs où, pris d’une certaine nostalgie, ils se remémorent
ces grands moments en clamant des « j’y étais
».
Pendant ce temps, Henry et Trezeguet sont champions d’Europe
et du monde…
Vient ensuite un départ
vers l’Ecosse mais pas pour Glasgow… Plutôt
pour Kirkcaldy, un club que seuls les Ecossais doivent connaître.
Puis après aux Raith Rovers où il retrouve son compagnon
d’infortune des belles années montpelliéraines…Didier
Agathe. Ce club était managé à l’époque
par l’un des frères Anelka. Ceci explique sûrement
cela.
En 2000-2001, il se laisse séduire
par Brentford et quitte enfin l’Ecosse où il se murmurait
que les dirigeants des Highlands étaient heureux de se
débarrasser de ce type au melon Eto’oesque et au
talent digne d’un Edouard Cissé en plus mauvais.
Mais quel mort de faim sur les
ballons
Hélas, pour lui, Brentford
ne sera qu’une étape de plus dans sa carrière
morbide, neuf matchs de bien belle facture puis un prêt
d’un mois à Plymouth. Quatre petits matches et plus
rien.
Six mois d’ANPE plus tard,
il décide de retourner en Ecosse pour une pige au club
de Patrick Thistle. Ayant retrouvé une forme physique convenable,
il effectue un essai au prestigieux club de Bradford en D1 anglaise
(Donc L2 chez nous) où il ne signera finalement pas, la
faute à un salaire pas vraiment adapté à
son profil de joueur fidèle, talentueux et stable.
Attention image rare. Un shoot
de Javary
Jean-Philipe finira par échouer
dans l’indifférence générale à
Sheffield United où il sera prêté à
Walsall avant d’être lourdé définitivement
au bout d’un an à peine.
Enfin, en 2003, il s’exile
à la Réunion pour le SS Excelsior (qu’il quittera
le temps d’un essai peu concluant aux Hamilton Academical
Football Club). Au club de Saint-Joseph, JPJ a comme partenaires
de jeu d’anciens boulets de L1 tels que Rodolphe Kibdy (formé
au PSG) ou Eric Assati (ex Auxerre). Malgré cette concurrence,
il éprouve bien des difficultés à s’imposer.
Souffrant de blessures chroniques depuis le début de l’année
2006, Javary joue trop peu pour séduire ses dirigeants
et il ne sera pas conservé par le SS Excelsior.
Toutefois, le joueur ne semble pas très chaud à
l’idée de reprendre son tour du monde de la loose
s’il l’on en croit ses récentes déclarations.
« J’ai envie de poursuivre l’aventure à
la Réunion, précise-t-il. Je vais retrouver un club,
marquer des buts de nouveau. Je n’aurai que 29 ans le 10
janvier, j’ai encore de belles années devant moi
».
Nous sommes impatients de voir ça !
Cherchez l’erreur
Son match parfait
Jean-Philipe profite de la mise
a l’écart de Raymond Domenech pour des propos scandaleux
sur les sagittaires et de son remplacement par Didier Anelka par
un Escalettes taquin, voire alcoolique, pour se faufiler dans
la liste des 23 pour l’Euro chez les Helvètes…Au
grand dam de Ludovic Guily mais à notre grande joie de
ne pas revoir Govou en phase finale une fois de plus.
A l’occasion du premier match contre le Luxembourg, tombeur
du Portugal en phase éliminatoire (les conséquences
de la retraite internationale de Pauleta), JPJ entre à
la 90eme minute et réalise l’exploit d’être
expulsé sur son premier ballon.
Suspendu jusqu'à la finale, il débute cette dernière
en tant que titulaire, remplaçant Vieira, frappé
par une crise de melonite aiguë et parti consulter Dr Marcel
Desailly (d’ailleurs obligé de déplacer le
rendez-vous horaire de Samuel Eto’o).
Javary débute le match sur les chapeaux de roues avec un
coup de coude blessant un Gattuso qui refusera de quitter le terrain
avant d’avoir obtenu vengeance.
Puis c’est un tacle viril sur Perrota, brisant sa jambe,
ses rêves, son ambition et sa carrière.
Puis la 107eme minute de la prolongation. Materazzi s’écroule
au sol. Le quatrième arbitre regarde la vidéo pour
voir que Materazzi a été frappé par un Jean-Philippe
Javary marchant sur les traces de son idole. Et là…
Panne de courant, Jean Philippe n’avait pas sauvegardé
sa partie.
Il retourne se coucher.
Merci au site http://pailladins.free.fr/
pour les infos et les photos
Gunther-Strike
04-01-2007